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QUAND LA FOLIE GAGNE L'HÔPITAL

  • Photo du rédacteur: Les carnets d'Asclépios
    Les carnets d'Asclépios
  • 15 févr. 2024
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 mai 2024



Les professions médicales sont en perte de vocation, les écoles d’infirmières n’ont jamais été aussi peu prisée et on se demande pourquoi.

 

Il y a trente ans, une infirmière faisait partie prenante de l’équipe de soins, elle dispensait les soins et administrait les médicaments tout en prenant le temps de discuter avec les patients.

 

Lorsqu'un malade était admis, elle préparait son entrée puis le moment venu, lorsqu’il s’agissait de lui administrer un médicament, elle lisait la feuille de prescription et cochait les médicaments donnés au patient.

 

Cette époque avait des défauts notamment sur le plan médicolégal mais qu'en est-il aujourd’hui ?

 

Une infirmière s’occupe de patients plus nombreux, elle n’a plus le temps de s’intégrer dans les discussions de prises en charge médicales. Lorsqu’elle apporte les traitements, elle devra cocher des dizaines de cases sur un ordinateur.

Paracétamol : coché.

1 gramme : coché.

En comprimé : coché.

Par voie orale : coché

(Au cas où ladite infirmière s’aventurerait à placer le comprimé dans un autre orifice).

Prit par le bon patient : coché.

Puis on passe au médicament suivant. Il faudra cocher, pour les constantes, les changements de protection, les repas, la sonette, etc… c’est à peine s’il ne faut pas cocher lorsqu’on allume ou éteint la lumière.

 

Le suivi devient grotesque.

 

Lors d’une entrée de patient dans le service, encore des dizaines de cases à valider. Exemple parlant : impossible de valider le dossier si la casse « menstruations » n’est pas validée ou invalidée, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme de cent ans, il faut cocher.

 

Les infirmières sont devenues des cocheuses.

 

Et les cadres dans tout ça ?

 

Les cadres étaient par le passé les « mamans » de leur équipe qu’elles protégeaient, encadraient, formaient, chérissaient. Cette génération est morte.

Maintenant elles sont vendues à l’administration. Bras armé et œil de Moscou, elles pratiquent le management plus que le soin. Elles utilisent les mêmes éléments de langage que les administrations déconnectées de la réalité. Parfois elles gèrent plusieurs services et donc n'y mettent plus les pieds.

Les nouvelles générations sont motivées par l’égo. On les déconnecte de leur(s) équipe(s) en flattant des jeunes en manque de reconnaissance. Fini la promotion au mérite d’infirmière ayant fait leurs classes. On observe de l’entre soi et des liaisons incestueuses entre les encadrantes d’équipes de soins totalement embrigadées par la direction.

Quelle logique y a-t-il à convoquer toute une équipe affutée de réanimation, épuisée, en sous-effectif déjà en grande souffrance dans un hôpital public exsangue pour sermonner les soignants sur le fait que les gourdes et bouteilles d’eau trainent sur le bureau de la salle de soins ?

Quelle logique à prendre à parti une infirmière pendant son tour de soins parce qu’elle porte une polaire sur le dos dans un centre coupant le chauffage pour limiter les factures ?

Quel intérêt d’enlever une éponge à une étudiante en expliquant que ces ustensiles sont proscrits des salles de repos pour raison d’hygiène?

Peut être est-ce plus propre de laver son assiette avec sa main ou de na pas laver du tout.

Ces exemples non exhaustifs prouvent la déconnexion et l'absence de recul de ces agents.

 

Il y a les ordres stupides de la direction et il y a celles et ceux qui les font appliquer dans les services sans réflexion aucune. Il y a ceux qui donnent les ordres et ceux qui posent les cadenas sur les wagons.

 

La médiocrité n’a aucune limite.





Iconographie: Le Concert dans l'Oeuf par Jérôme Bosch






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