LA MÉDECINE DU FUTUR: L'AIDE AU DIAGNOSTIC
- Les carnets d'Asclépios
- 1 sept. 2022
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 mai 2024

Á la terrasse d’un café, dans un monde post confinement, alors que je discutais avec mon beau-frère autour d’une bière, il me lance un peu taquin que mon métier va disparaitre. Passé la surprise, je compris qu’il abordait la question des logiciels de diagnostic. Un jour il n’y aura plus d’êtres humains médecins, simplement des machines de médecine.
Ces programmes existent déjà. Ils sont même utilisés pour l’interprétation des images en radiologie. Après une première lecture par un ordinateur, l’Homme assure son expertise. La machine joue ici le rôle de filet. Mais que fait la machine ? Elle interprète des images en les confrontant à des statistiques et calcule la probabilité de pathologie par rapport à une moyenne.
Pour ceux qui serait profane, je peux vous assurer que dix scanners abdominaux de dix personnes différentes n’ont rien de superposables. Il est donc extrêmement difficile d'établir des normes.
L’image va dépendre de la qualité de la machine, de la finesse du manipulateur pour découper les séquences, de la capacité du patient à rester immobile, de la morphologie du malade, des variations anatomiques, etc...
Mais ce qui est vrai pour la machine est vrai pour le radiologue, à ceci près que le médecin à cette capacité de jugement que n’a pas l’ordinateur (En tout cas pas pour le moment). La valeur ajoutée n’est pas encore intéressante. D’autant que l’imagerie médicale est une branche de la médecine les plus dure sur le plan scientifique. J’entends par là que la place pour la subjectivité est la plus fine : On étudie des images. Mais même pour étudier des images, les radiologues ont besoins du contexte clinique. Si l’on souhaite appliquer cette aide au diagnostic pour la médecine clinique il faudrait donc intégrer un ensemble de variables énormes : âge, sexe, origine ethnique, contexte sociale, constantes, valeurs biologique, signes cliniques, résultats d’imageries, prise de médicament, génétique, habitudes alimentaires, intoxications multiples, accidents de la vie, phénotype immunologique, hormonal…
Et même avec tous ces outils, on met de côté une part fondamentale de la médecine, l’interrogatoire. Si l’on ne sait pas faire préciser au patient où, comment et quand apparait un signe, impossible d’aiguiller la machine. La machine saura-t-elle interpréter cette petite mimique, ce mot qui cache la forêt, l’ironie, et le sarcasme ?
Alors en admettant que cette machine soit dotée d’un ordinateur surpuissant capable d’analyser en temps réel l’ensemble des composantes de l’humain. Nous laisserons nous prendre en charge par ces robots ?
L’erreur est toujours difficile à accepter, mais peut on pardonner à une machine ?
Beaucoup de questions se posent. Alors je serai probablement remplacé le jour où une super machine pourra déterminer seulement en scannant et prélevant le patient n’importe quel diagnostic, ce qui implique que chaque maladie pourra être profilée par un ensemble de marqueurs particuliers et spécifiques en adaptant les mesures à un patient donné…
Bref, j’ai encore de beaux jours devant moi.
Iconographie: Le Chat de Philippe Geluck
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