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UNE DANSE

  • Photo du rédacteur: Les carnets d'Asclépios
    Les carnets d'Asclépios
  • 27 janv. 2023
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 mai 2024



La relation médecin-malade. Elle est l’entité fondatrice de toute relation de soin. Un humain vient à la rencontre d’un autre qui détient le savoir de la guérison. Le soigné va devoir faire ce pari, celui du premier pas, cette invitation lancée à lui-même de faire confiance à l’inconnu qui soigne. Ce postulat est important car par cette action, le médecin se trouve investi d’un grand pouvoir et d’une importante responsabilité. Celle de rattrapé le souffrant qui se jette dans ses bras.


Chaque mot est important, chaque silence, chaque geste, chaque absence de geste. Chaque tique et chaque mimique, chaque regard, chaque soupir, le cœur et le corps parlent et le soignant écoute, sans juger, sans se raidir, sans refroidir. Dans le même temps, il se doit de contrôler ses réactions qui ne demandent qu’à être interprétées, déformées, développées, contrariées…


Le docteur est garant de ce qu’on lui dit, de ce qu’il verbalise et de ce que le patient comprend.


La relation est une danse que le médecin doit mener au rythme que le patient lui impose. La chorégraphie change à chaque entretien, elle peut se présenter sous la forme d’un rock, d’une valse, d’un tango, d’une salsa, un foxtrot ou d'une java. On accompagne, on guide et malgré les différends, les doutes, les conflits, le médecin doit garder cette main ferme sans relâcher l’étreinte. Il est difficile parfois d’esquiver un mauvais pas, d’envelopper les contrariétés, d’emporter les récalcitrants. Quelle gageure d’emmener le patient qui campe sur ses positions, jamais en sermons mais plutôt en questions, suggestions et solutions.


La valses des mots et des regards s’initie et jamais le médecin de doit faillir. Chaque mot est une note, chaque phrase une mélodie, chaque affecte un tempo, chaque sourire une blanche, chaque pleur une noire et voici que se construit au gré des échanges, des doubles et des croches, des troubles et des anicroches l’ambiance de ce bal du soin, de la confidence et des chagrins. Le malade se balade de main en main de spécialiste en spécialiste qui se relaient pour faire de cette chaîne une farandole thérapeutique. Mais comme toute chaîne, le moindre maillon faible fait vaciller la chorégraphie médicale et déstabilise ce partenaire éphémère et fragile.

La relation médecin malade est une danse macabre ayant pour destination la vie.


Médecin danseur, patient chanteur, médecine douceur.





Iconographie: Sterling Baca et Nayara Lopes danseurs du Pennsylvania Ballet photographiés par Deborah Ory et Ken Browar






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