LA FABRIQUE
- Les carnets d'Asclépios
- 9 oct. 2021
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 mai 2024

Le médecin est forgé dans les flammes du destin
On fait naitre un docteur en renforçant le cœur à coup de marteau piqueur
On tabasse la connaissance sans complaisance
Percuté sur l’enclume de l’université, on fait chauffer le savoir faire
On tape et on frappe les nerfs d’acier pour les éprouver, les faire trembler
On cloue l’expérience dans des yeux innocents
La mort comme repas, s’abreuver de la fin de vie et du trépas
Aiguiser sa logique pour devenir maître du diagnostic
Affuter sa perspicacité pour savoir, pour sauver
Le fer et l’acier, le feu et les étincelles
Être fière et capé, orgueilleux mais irréel
Des nuits dans les livres à se noyer dans des mots informes
Une vie ivre de savoir et vide de cette vie à laquelle on se conforme
Car dans la nuit de l’étudiant n’existe que le néant
Sacrifié sur l’autel de la promesse
D’une vie de soins, d’altruisme et de prouesses
On tue la vie et l’envie, les amis, la famille
Voici la malédiction, l’alliage de notre trempe
Soudée à coup d’arcs éclectiques, soulée au fer à shooter
La naissance d’une machine à soigner faite de rouille et d’os
Assemblée dans le seul but de résister au sacerdoce
Hommes et femmes sortent des flammes pour devenir les soignants en fer blanc.
Iconographie: Forgeron à sa forge par Louis Toffoli
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