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GAZON MAUDIT

  • Photo du rédacteur: Les carnets d'Asclépios
    Les carnets d'Asclépios
  • 6 juil. 2022
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 mai 2024


Aujourd’hui je vais vous retracer l’histoire de la découverte d’un médicament.

La science est un chemin escarpé fait d’intersection et parfois de culs de sac. Il arrive qu’en s’égarant on découvre bien plus que ce que l’on était venu chercher.


L’histoire se situe en Amérique du nord pendant l’entre deux guerres. Si l’on ne sait pas tout à fait où ni quand, c’est parce que cette histoire soit survenue à plusieurs endroits, mais les faits étaient identiques.

Des fermiers rapportaient des épidémies d’hémorragies dans leurs troupeaux. Le bétail semblait présenter des symptômes de manière subite et coordonnée, le sang se mettait à couler et les bêtes mourraient. C’est alors qu’on s’aperçut que les animaux avaient mangé du fourrage qui avait fermenté. En cherchant bien, on isola une plante commune à tous les cas de contamination, le trèfle Meliotus officinalis. Les Hommes de la terre, certains de leurs pratiques, attestèrent que cette plante faisait fréquemment partie de l’alimentation des bêtes et qu’aucun problème n’était jamais apparus. Après enquête, on constata que le trèfle devait fermenter pour occasionner la maladie. C’est alors que des scientifiques analysèrent plus en détail cette plante.

Elle comporte de la coumarine qui fermentée devient du dicoumarol. On doit cette découverte à Karl Paul Gerhard Link. Cette substance hautement toxique entraine une fluidification du sang et des hémorragies graves. Sont premier usage est donc létal comme raticide. Très rapidement on constate que l’absorption de vitamine K neutralise la substance. Les antivitamine K étaient nés. On comprend donc que cette vitamine entre en jeu dans la cascade de coagulation permettant de maintenir un certain degré de viscosité du sang. Le dicoumarol inhibe l’absorption de la vitamine et entraine une hyperfluidité plasmatique. Si l’usage reste animalier, il faut attendre un évènement malheureux pour qu’il passe dans le domaine thérapeutique.


Un jeune marin dépressif tente de se suicider avec un demi gramme de warfarine absorbé en 5 jours. Malgré la dose importante, l’homme survit. Cette substance étiquetée comme extrêmement toxique se voit reconsidérée à la lumière de cette expérience morbide. Il n’en faut pas plus pour que l’industrie pharmaceutique se saisisse du produit afin de traiter les thromboses. Si les premiers patients restent réticents à l’idée se laisser soigner par de la mort aux rats, c’est le président Eisenhower qui démocratise la molécule lorsqu’il est traité efficacement pour une thrombose coronaire. L’ère des AVK s’ouvrait et perdure encore aujourd’hui. Voilà comment d’une expérience fortuite la science a réussi à transformer et sauver la vie de million de malades.



Le hasard bavarde, le génie écoute

Victor Hugo




Iconographie: Flora von Deutschland par le dr. Otto Wilhelm Thomé







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